Comme un torrent

Comme un torrent qui vient tout droit de la montagne
Et qui s’enfuit en bondissant parmi les champs,
Recouvrant dans la campagne toutes les fleurs du printemps,
Mon cœur tout neuf est descendu parmi la ville
Comblé d’amour et de bonheur à partager.
Mais mon âme est moins tranquille,
Depuis que j’ai tout quitté
Là-haut tout est lumière,
En bas tout est fumée.

Mais le torrent oublie bien vite sa montagne,
Et, comme lui, suivant mon destin,
Je descends, et, de colline en campagne,
J’ai perdu mon cœur d’enfant.
Mes yeux tout neufs t’ont rencontrée parmi l’abîme
Et sans savoir, ils t’ont donné leur liberté.
La rivière s’en va tranquille,
Mais moi j’ai voulu rester…

Pourtant souvent je pense au ciel de mon enfance,
Ce soir, tu vois, je veux retrouver la vie douce,
Vivre avec toi dans la clarté de tes vingt ans
Et remonter vers la source
D’où jaillissent les printemps.
Dans le silence des sapins blancs
Tu connaîtras près du torrent
Mon cœur d’enfant.

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