Fuis le primtemps, passe le temps,
Vienne l’automne, rien n’y personne
Ne m’a fait oublier
Ce vieux chemin où le jasmin
Etait sauvage, nous avions l’âge
Des gens à marier.
Suu camin de Canta-lauseta
Sentiva bon a embaumar !
Que’t encontrèi ma berogeta
E que’m hiquèi a t’aimar !
Entre las mans ua floreta
Que t’avè hèit hèra de gai,
Aqueth premèr maitin de mai,
Suu camin, suu camin,
Suu camin de canta-Lauseta !
Sur le chemin Chante-Alouette
Qui sentait bon à embaumer,
Je t’ai trouvée si joliette
Que je me suis mis à t’aimer !
Entre tes mains une fleurette
Te faisait plus jolie encore,
En ce mois de mai pour décor,
Sur le joli chemin,
Le chemin de Chante-Alouette.
Il est resté en sûreté
Dans ma mémoire, et je veux croire
Qu’il y sera toujours,
Ce vieux chemin au doux jasmin
Encore sauvage qui garde l’âge
De nos belles amours !
Qu’aurèi tostemps ua pensada,
Tostemps que me’n sovienerèi
D’aquera beroia soerada,
Jamei non la desbrombarèi !
Qu’èi hèit aquera cançoneta
D’un còr leugèr e amorós,
Quan se hasèm quauques potons,
Suu camin, suu camin,
Suu camin de canta-Lauseta !
Je garderai pensée heureuse
Tant que j’aurai le souvenir
De cette soirée merveilleuse,
D’y penser m’y fait revenir !
Et j’ai fait cette chansonnette
D’un cœur léger et amoureux,
Ainsi nous étions tous les deux
Sur le joli chemin,
Le chemin de Chante-Alouette !