Era cante der aiga

Creacion François Aussibal-Jean Pierre Moreau
Jadis tu transportas sur tes vagues furieuses,
Sous forme de radeau, les grumes de sapin
Qui servirent de mâts aux voiles prestigieuses
Et dont mainte forêt envia le destin.

Aiga deras Pireneas
Qui, despuish tant d’annadas
Hè hremir eths arrius
E cantar eths ausèths
Hè que lontemps encòr
De cascadas de bruma
E de gaves d’escuma.

Tu racontes au poisson, dont les flèches grisâtres
Font de longues trainées dans ton lit de diamant,
Les bois, les fleurs, les monts, sous tes embruns d’albâtre,
Et le danger latent du leurre affriolant.

Du noble coudrier tu fais plier la branche
Maintenue fermement dans les mains du sourcier,
Le curiste te doit sa chopine de blanche
Lippée jalousement d’un allant singulier

La roche que tu bats te confie ses paillettes
Que tu mêles aux limons pour mieux les protéger,
Mais l’orpailleur est là, qui sans cesse les guette
Et fond des perles d’or pour mieux les admirer.

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