Les gourgs blancs

Au lac calme et profond
Se reflète la cime
Et noir comme l’abîme
Nul écho ne répond
Et le Queyrat lointain
Pâlit dans la nuit brune,
Et voici que la lune
Jette un rayon calin.

Nau oras van sonar
Ath som dera valéa
Eths Angèlus sonats
De cap ath ceù s’en van ;
Ath dessus deths Gourgs Blancs
Va cornejar la luna
Ta esclaira’t eth camin
Droleta qu’aimi tant.

Mais bientôt va venir
Nini, ma bien aimée
Dont la bouche pâmée
Me fait presque mourir.
Elle doit être en haut
Dans la nuit, il me semble,
Où son doux regard tremble
Si timide et si doux.

-M’aìmes ?
-Que demandes aquiu ?
Be sabes pla que t’aìmi !
Entà pode’t punar
Tà Espingo que pujèi
Ara non pôdi mes
Que senti que m’endromi,
Apujada sus tu
D’amor que’t suènharei.

Berger Pyrénéen,
J’adore les étoiles
Qui du grand ciel, là-haut
Jettent leurs rayons d’or
La plus belle de toutes
Est couverte d’un voile
Est tombée à mes pieds
Sous mon regard si doux.

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