En descendant le gave


Arrèpic :
Joli gave, dans la plaine tu coules, c’est merveilleux,
Tu coules aussi dans mes veines, je te sens, j’en suis heureux,
Sur tes berges verdoyantes j’ai connu mes plus beaux jours,
Joli gave je te chante aujourd’hui et pour toujours.

De quelles cascades en jolies saccades sous un ciel doré
Et de quelles sources prends-tu donc ta source dans le Marboré,
Ruisselets en nombre qui sortent de l’ombre pour te modeler
Dans ton eau limpide l’isard intrépide viendra s’abreuver.

C’est dans la lumière des belles clairières qu’un jour tu es né,
Descend en écharpe en prenant bien garde tes monts t’éloigner
Gavarnie et Gèdre puisqu’ils t’ont vu naître pour notre bonheur
T’indiquent la plaine où tu peux sans peine trouver St Sauveur.

Voici Pierrefitte et déjà bien vite te voilà torrent,
Comme seul peut l’être sans laisser paraître un cœur Bigourdan,
Argelès t’accueille et tu te recueilles près du Hautacam
Afin de poursuivre comme pour mieux vivre les près et les champs.

Pour que le Pibeste ne soit pas en reste tu lèches son pied
Auprès de ton onde la bergère blonde se prend à rêver
Comme tes méandres savent bien s’y prendre dans le Lavedan
Pour que les villages qui oublient leurs âges se mirent dedans.

Aspin se dessine mais toi tu devine déjà Lugagnan,
Boô-Silhen s’efface lorsque tu dépasses Viger en chantant.
Le Pont-Neuf solide contemple tes rides, tu te fais plus doux
Pour subir sans crainte cette douce étreinte Pic du Jer Béout.

A Lourdes tu arrives et alors tes rives se gonflent de joie
La lueur des cierges, le front de la vierge se mirent en toi,
Par la grande porte tu quittes la grotte et Peyrouse est là,
Rieulhès te regarde sans y prendre garde Saint-Pé te reçoit.

Finie la Bigorre, reste donc encore là où tu es né,
Faut-il que s’achève ce merveilleux rêve que tu as donné,
Sors de ton enclave, coule joli gave chez les Béarnais
Et dis-leur sans cesse ta belle jeunesse en Hautes-Pyrénées.

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